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AdeLivres
21 octobre 2019

Jean-Philippe Blondel, Blog

L’été, c’est l’occasion de prendre du temps pour soi. Ainsi, ça a été l’occasion pour moi de me rendre dans la (nouvelle) médiathèque qui s’est implantée à quelques kilomètres de chez moi, et dans laquelle je n’avais pas encore mis les pieds. Pourtant, j’adore la bibliothécaire qui nous rend régulièrement visite à l’école, et je suis tout autant émerveillée que les enfants lors de ses lectures. Tout cela pour vous dire que j’ai emprunté Blog de Jean-Philippe BLONDEL, un roman dont je connaissais l’existence depuis plusieurs années déjà mais que je n’avais pas lu...

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Il s’agit-là de l’histoire d’un adolescent qui écrit un blog, et découvre que son père le lit. Le jeune homme se sent « violé » dans son espace privé, entre dans une colère froide et décide de ne plus lui adresser la parole. Pour tenter de se faire pardonner, le père va permettre à son fils de plonger dans son passé en lui offrant une boîte contenant des lettres qu’il a précieusement gardées depuis sa propre adolescence.

« C’est pour ça aussi, le blog. J’en suis conscient. Pour conserver. Parce que j’ai peur que tout nous échappe. Ne nous file entre les doigts. Et qu’un jour, nous nous retournions et que nous nous apercevions soudain que nous évoluons au milieu d’un désert et que le point de départ, notre oasis, est inatteignable désormais. »

L’histoire nous place face à différentes questions : Peut-on en vouloir à quelqu’un de lire son blog, quand ce dernier figure sur la toile et qu’il est rendu accessible aux yeux de tous ? N’est-ce pas justement le but d’un blog, d’écrire et échanger ses opinions avec les autres internautes ? Y’a-t-il des informations/des états d’âmes qu’il vaut mieux s’abstenir de partager lorsqu’on rédige un blog, notamment quand il est question d’un journal intime ?

« Parce qu’avec une lettre, tu as le temps. Tu n’es pas interrompu par l’autre. Tu peux aller jusqu’au bout de ta pensée. Tu peux dériver. Tu dévoiles ce que tu as en toi, petit à petit. »

En tous cas, cette lecture fluide, se plaçant dans la catégorie Jeunesse fut pour moi un très bon moment et m’a permis de faire un bond dans le passé, plus exactement dix ans en arrière, lorsque la mode était justement de rédiger et alimenter un blog. Les prémices des selfies (avec les moyens technologiques de cette époque-là), les promesses, les déclarations d’amour et d’amitié à la vie à la mort… C’était la plus grande occupation d’au moins 80% des collégiens en rentrant d’une longue journée de cours, immédiatement après avoir balancé leurs sacs dans un coin sans y prêter attention jusqu’au moment de se préparer pour le lendemain. Peu étonnant comme sujet pour ce roman qui a été publié en 2010 par un professeur d’anglais ! Qui de mieux placé qu’un prof pour comprendre des ados souvent en quête identitaire, placés face à des questions existentielles qui les tourmentent ?

« Il me semble que les autres ados n’ont pas ce genre de problème. Ils avancent vers la lumière, ils dansent, ils chantent, ils luttent, ils crient, mais ils ne sont pas immobiles, à observer le monde autour d’eux avec cette espèce de nostalgie du présent qui délave tout. »

« C’est sûrement ça, grandir – abandonner petit à petit tous les attributs qui font de toi un des pions de ta génération pour aller plus profond et découvrir ce qui fait de toi un être unique. »

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