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AdeLivres

21 décembre 2019

Lorraine Fouchet, La mélodie des jours

61hc1YIpkILQue dire de ce roman, si ce n'est qu'il a été un réel coup de coeur ? Et pourtant, je garderais toujours un souvenir particulier de ce livre ; car il me ramène à un moment où ça n'allait pas fort il y a un peu plus d'un an... J'étais retournée vivre chez mes parents quelques temps, et j'avais commencé à me plonger dans l'histoire pleine de tendresse de cette jeune fromagère et de sa fille. Mais pas uniquement, car ce sont plusieurs personnages qui vont se rencontrer, et tisser des liens. Former une communauté solide et solidaire grâce au Site des Voisins, dans une ville du Vaucluse. Des secrets, des nouveaux départs. L'attente, l'angoisse face au diagnostic, face à la maladie. Les questionnements, aussi. Que faire pour protéger notre entourage ? Toute vérité est-elle bonne à dire ou est-il préférable de mentir ?

Déjà conquise par la plume de Lorraine Fouchet, à travers l'excellent Entre ciel et Lou, ou encore Les couleurs de la vie, entre autres, c'est un 19 que je lui ai attribué sur Livraddict ! J'appréhendais déjà le moment où il faudrait fermer le roman en voyant les pages restantes diminuer, et c'est ce qui s'est passé. On s'attache aux personnages, et on aimerait trouver ce havre de paix. Sauter à bord du premier train pour les rejoindre et partager leurs tracas et leurs joies. 

Ainsi, c'est une des forces de la Lecture et des auteurs : ils possèdent ce don de nous faire voyager pendant des heures voire des jours, de stimuler notre imagination ; mais aussi de nous couper de la réalité morose et teintée de gris. La mélodie des jours, et plus particulièrement Lorraine Fouchet en l'occurrence, nous redonnent de l'espoir! 

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22 octobre 2019

Patrick Bard, Et mes yeux se sont fermés

J'ai découvert ce roman par hasard sur le site Livraddict ; la description et les critiques m'ont donné envie de le lire. Il s'agit de l'histoire de Maëlle, une fille de 16 ans originaire du Mans, vivant avec sa mère Céline et sa soeur Jeanne. En apparence, Maëlle est une élève modèle, excelle dans presque tous les domaines, est appréciée par ses professeurs et ses camarades. Au-delà de ses notes remarquables, l'adolescente provoque quelques vagues au niveau de son comportement... En effet, elle ne supporte pas l'injustice et n'a pas la langue dans sa poche. Elle souhaite sauver le monde, notamment à travers une carrière dans le milieu médical et l'humanitaire. C'est d'ailleurs en commençant à regarder des vidéos de la misère en Syrie que Maëlle, qui insiste pour qu'on la nomme désormais Ayat, va se convertir à l'islam et remettre progressivement tout en cause : ce qu'elle mange, ses fréquentations, le sport, sa manière de se vêtir, les réactions de sa famille. D'ailleurs, sa mère se dispute souvent avec elle à propos de sujets politiques.

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Au fil des semaines, l'adolescente se coupera du monde, et sa seule confidente restera sa soeur, Jeanne, qu'elle essaie également d'embrigader. C'est comme cela qu'elle lui donnera les détails de ses plans, ce qui permettra de la retrouver plus rapidement... Sur Facebook, Ayat rencontre Mokhtar, un français de 30 ans qui lui fait un lavage de cerveau et avec qui elle se marie via "Skype". Elle n'a plus qu'une seule idée, le rejoindre en Syrie et faire un enfant avec lui. C'est comme cela qu'elle disparaît quelques jours avant Noël. Un matin, elle ne se présente pas en classe et s'enfuit avec sa "soeur" Amina, elle aussi convertie. Toutes deux se rendent en Belgique dans le quartier de Molenbeek afin d'obtenir de faux papiers, et prennent l'avion direction la Turquie. Malheureusement, elle n'aura jamais le temps de rencontrer son mari, mort en martyr avant son arrivée. Il lui faut donc en trouver un nouveau. Il s'agit de Redouane, un jeune français originaire de Chartres. Quand les deux-là se rencontrent, ils ont "le coup de foudre". Très vite, Ayat tombe enceinte ; parallèlement, son mari et elle se rendent compte que les "frères" en Syrie ne sont pas disponibles pour eux, et qu'ils laissent leur éducation liée à la religion de côté. Pourtant, c'est ce qu'ils étaient venus chercher ici. Ils souhaitaient devenir de bons musulmans. Le couple souhaite rentrer en France afin qu'Ayat puisse accoucher tranquillement et qu'ils puissent élever leur fille loin des roquettes qui leur tombent dessus. Dans cette fuite vers la Turquie, Redouane se fait tirer dessus, tandis que sa femme réussit à s'échapper. A 16 ans, elle se retrouve veuve deux fois, enceinte, dans un pays dont elle ne parle pas la langue. Une seule issue : appeler sa mère, qui mettra toute sa rancoeur de côté, heureuse de retrouver sa fille. C'est l'amour maternel qui la fera se déplacer en Turquie pour aller la sauver.

Arrivée à Roissy, la jeune femme est directement emmenée en prison et interrogée. N'ayant commis aucun crime et avec aucune intention d'organiser un attentat sur le sol français, elle n'y restera pas, mais se voit désormais contrainte à pointer au commissariat trois fois par jour. De plus, Maëlle est assignée à domicile et elle est "enfermée" dans sa chambre, de laquelle ses parents ont décidé d'enlever la porte.  Pour oublier tout cela, il va falloir du temps et la rencontre avec Aïcha, qui travaille dans un programme destiné à accueillir et désembrigader ces jeunes français revenus de Syrie. C'est grâce à elle qu'elle apprendra qu'il existe plusieurs formes de la religion islamique dans le Coran. Ayat, elle, souhaite élever sa fille Aamal dans l'amour et le respect. Elle a même repris ses études par correspondance, et souhaite devenir infirmière si elle obtient son baccalauréat.  Enfin, une très belle surprise arrive à Ayat à la fin de l'histoire, mais je vous laisse la découvrir ! 

Je n'ai pas été déçue par la lecture de ce roman qui se fait de manière très fluide. Commencé hier après-midi, je l'ai terminé le jour-même en début de soirée. Patrick Bard traite un sujet délicat de manière intéressante, car on est soumis au point de vue de chaque personnage, tout en progressant chronologiquement dans le déroulement des faits. Aussi, une certaine réflexion se met-elle en place quant à la probabilité que cela arrive à n'importe qui dans notre entourage, ou encore à nous-même, et la vigilance à apporter, complétée par l'importance de la prévention à mener auprès des élèves dans les collèges/lycées, souvent dépassés par les informations/Internet, n'ayant pas encore acquis un sens assez critique afin de ne pas se laisser manipuler par ce qu'ils consomment en terme de vidéos et autres produits. 

 

21 octobre 2019

Olivier Adam, Ni vu ni connu

 

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Antoine est un jeune garçon de dix ans. A l’anniversaire de Thomas, il va être complètement oublié, comme toujours. Effacé. Nul. Transparent. Sans importance. Autant d’adjectifs avec lesquels il se qualifie… De plus, sa mère travaille beaucoup, et son père est en déplacement. Dans sa tristesse, Antoine va décider de ne pas se montrer en classe le lendemain. Caché pendant des heures, il constatera avec effroi que personne ne remarque son absence, du mois en apparence…

« Des fois, je me dis qu’elle et moi on est pareils. Tout seuls, complètement à côté des autres. Comme si entre nous et le monde il y avait un genre de vitre transparente. Comme si on vivait à un autre étage où tout est plus compliqué, où rien ne va de soi. Le plus bizarre, c’est qu’elle non plus ne fait pas attention à moi. Et je n’ai jamais cherché à vraiment parler avec elle. »

La SOLITUDE est le thème principal de cette histoire. Notamment la solitude dans laquelle on croit vivre, dans laquelle on s’enferme. Notre protagoniste l’apprendra assez rapidement.

« Je n’aurais jamais cru que quelqu’un comme lui puisse se sentir aussi seul. On a beau être l’exact opposé l’un de l’autre, on ressent des choses assez semblables, lui et moi, il faut croire. »

Nous jugeons les autres par rapport à ce qu’ils nous laissent transparaître de leurs vies, de leurs quotidiens. Mais est-ce toujours la réalité ? Voici une problématique que soulève Olivier Adam. Avant de coller une étiquette, émettre un jugement, ne serait-il pas plus pertinent d’aller à la rencontre d’autrui, et tenter d’établir le dialogue ? Souvent, nous ne voulons montrer que le meilleur de nous-mêmes à la société. Porter notre plus beau masque, notre sourire le plus étincelant. Aussi, ce phénomène est-il accru de nos jours avec l’omniprésence des réseaux sociaux.

« Toutes ces vies, tous ces visages. Ces millions de gens. Avec leurs propres pensées, leurs problèmes, leurs joies, leurs peines. Je me suis dit qu’au fond, on était tous invisibles, noyés dans la foule immense, trop petits et trop nombreux pour être remarqués. » La société actuelle connaît beaucoup de maux, et le sentiment de solitude éprouvé par l’être humain n’a jamais été aussi profond, malgré la profusion de tous les moyens de communication. Un paradoxe quasi ironique.

PS : En écrivant cet article, j’ai beaucoup pensé à l’oeuvre de Stéphanie Janicot, Tu n’es pas seul(e) à être seul(e), dont j’essaierais de vous proposer une chronique assez rapidement, et que j’avais particulièrement apprécié.

21 octobre 2019

Agnès Martin-Lugand, Désolée, je suis attendue

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Yaël est une working girl ambitieuse qui excelle sur le plan professionnel. Dans sa quête vers la réussite, la protagoniste se montre très exigeante envers elle-même, s’imposant un rythme effrené ; ce qui ne laisse point de place à une quelconque vie amoureuse ou même sociale.

Cependant, ce besoin constant d’être plongée dans le travail dissimule des cicatrices appartenant au passé, mais qui ont bien du mal à se refermer.

Yaël cause beaucoup de mal à son entourage et s’en inflige d’autre part à elle-même : son état de santé en pâtit sévèrement, tandis qu’elle met tout en oeuvre pour prouver à son boss qu’elle mérite toute la considération que ce dernier lui voue.

Un personnage aux multiples facettes…

Véritable femme d’affaire, maigre, froide, terne, clinique, requin, robot ; voici une succession de qualifications qui lui collent à la peau de prime abord. Mais pas seulement ; on sent chez Yaël une certaine détresse qui nous pousse à vouloir la prendre par la main afin de l’extraire de la prison qu’elle a bâtie autour de son quotidien. Heureusement, ses proches vont se montrer d’un soutien sans limites, ce qui permettra d’offrir une belle leçon à la jeune femme. Et il y a l’Amour, aussi…

Il s’agit du premier roman d’Agnès Martin-Lugand qu’il m’a été donné de lire, offert à l’occasion de mon anniversaire par mon chéri. J’ai ressenti beaucoup d’émotion à la lecture de ce livre, notamment à une période où je n’étais pas au mieux dans ma vie. Une chose est certaine, ce fut une belle découverte, et d’ailleurs un autre roman de l’auteure est déjà venu agrandir ma PAL !

21 octobre 2019

Jean-Philippe Blondel, Blog

L’été, c’est l’occasion de prendre du temps pour soi. Ainsi, ça a été l’occasion pour moi de me rendre dans la (nouvelle) médiathèque qui s’est implantée à quelques kilomètres de chez moi, et dans laquelle je n’avais pas encore mis les pieds. Pourtant, j’adore la bibliothécaire qui nous rend régulièrement visite à l’école, et je suis tout autant émerveillée que les enfants lors de ses lectures. Tout cela pour vous dire que j’ai emprunté Blog de Jean-Philippe BLONDEL, un roman dont je connaissais l’existence depuis plusieurs années déjà mais que je n’avais pas lu...

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Il s’agit-là de l’histoire d’un adolescent qui écrit un blog, et découvre que son père le lit. Le jeune homme se sent « violé » dans son espace privé, entre dans une colère froide et décide de ne plus lui adresser la parole. Pour tenter de se faire pardonner, le père va permettre à son fils de plonger dans son passé en lui offrant une boîte contenant des lettres qu’il a précieusement gardées depuis sa propre adolescence.

« C’est pour ça aussi, le blog. J’en suis conscient. Pour conserver. Parce que j’ai peur que tout nous échappe. Ne nous file entre les doigts. Et qu’un jour, nous nous retournions et que nous nous apercevions soudain que nous évoluons au milieu d’un désert et que le point de départ, notre oasis, est inatteignable désormais. »

L’histoire nous place face à différentes questions : Peut-on en vouloir à quelqu’un de lire son blog, quand ce dernier figure sur la toile et qu’il est rendu accessible aux yeux de tous ? N’est-ce pas justement le but d’un blog, d’écrire et échanger ses opinions avec les autres internautes ? Y’a-t-il des informations/des états d’âmes qu’il vaut mieux s’abstenir de partager lorsqu’on rédige un blog, notamment quand il est question d’un journal intime ?

« Parce qu’avec une lettre, tu as le temps. Tu n’es pas interrompu par l’autre. Tu peux aller jusqu’au bout de ta pensée. Tu peux dériver. Tu dévoiles ce que tu as en toi, petit à petit. »

En tous cas, cette lecture fluide, se plaçant dans la catégorie Jeunesse fut pour moi un très bon moment et m’a permis de faire un bond dans le passé, plus exactement dix ans en arrière, lorsque la mode était justement de rédiger et alimenter un blog. Les prémices des selfies (avec les moyens technologiques de cette époque-là), les promesses, les déclarations d’amour et d’amitié à la vie à la mort… C’était la plus grande occupation d’au moins 80% des collégiens en rentrant d’une longue journée de cours, immédiatement après avoir balancé leurs sacs dans un coin sans y prêter attention jusqu’au moment de se préparer pour le lendemain. Peu étonnant comme sujet pour ce roman qui a été publié en 2010 par un professeur d’anglais ! Qui de mieux placé qu’un prof pour comprendre des ados souvent en quête identitaire, placés face à des questions existentielles qui les tourmentent ?

« Il me semble que les autres ados n’ont pas ce genre de problème. Ils avancent vers la lumière, ils dansent, ils chantent, ils luttent, ils crient, mais ils ne sont pas immobiles, à observer le monde autour d’eux avec cette espèce de nostalgie du présent qui délave tout. »

« C’est sûrement ça, grandir – abandonner petit à petit tous les attributs qui font de toi un des pions de ta génération pour aller plus profond et découvrir ce qui fait de toi un être unique. »

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